Toine, Matao et le bio.
- Dé you qh'tu viens dmém, Matao. Jé n'té voéya point. J'mé dmenda oyou qu'tétâ. Y avë personn pour qhaosë qhante ma.
- J'tas ao bourg, ét l'marchë ané. Rosalie voulit y allë. O dvé s'achtë qhoc pouillerie pour allë aux noces dé not nveu Beurnard.
- J'créya qh'il éta marië.
- Yan, mézé deu fa. Les jiènes astour ça change dé coeffe qhom dé chminze. N'é point qhom aotfa. Zalie et ma, bentô souéssante ans qué j'tons mariës.
- Y font ti cor une graonde noce?
- Nonfé. J'tons qha... Trente vantié. Mey j'allons fér la jaille toute la nétée. Qhand j'dis "j'allons", ét l'zaots point ma ni Zalie. Les jiènes... Pour nous l'âge ét là, mon pov Toine.
- Qhi qu'vous vites au marchë.
- Point graon monde. Jé cneûsa personn. Y avë des Parisiens en vaqhanses, pis d'oat monde d'ayou. Eune maniére de fouér qué c'té. D'la boutiqh ça y en avë. Mey d'zabits point ténant. Zalie eut du ma à trouvë eune cotte pour la noce..
- Ben, qhi qui vendaient ti don.
- Des léghumes, d'la porée, des pataches, des naviaos, ét-ce que j'sé ma. Des pommes, des péres, des badies, des nouées. Des fromèges aosi, des zeûs, des moches de beûr. Y avë des moussés d'boutiqh
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E le monde achetéignent.
- Dam yan! I fzéent la file! Les parisiens y m'font ben righolë.
- Pourqha don?
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Jé les ouéya dmandë ao vendous. "Sont ti biao vos froméges". I vouéyaient ben toucom si z'étéyent biao ou pas. E pi l'vendou y n'allë point dire "nonfé sont point biao, sont vra moches, i font donjié."
- Ah, Ah, Ah! E ta qhi m'fé ben rire, Matao!
- Pourqha don? Qhi qu'j'é ti cor dit?
- I dmandéent point si zétéent biao! I vouléent sava si zétéent BIO. Tu ouéya ben qh'éta pas la mém chaoze toucom.
- Ben, l'monde dé la ville, I caozent drôle. Zont eune manière d'accent. Dés fa jé comperna rin dé c'qhi diséent.
Peuvent point caosë qhom tout l'monde? Mey lou bio là. Pourqha qhi zen veulent tou?
- C'ét naturel qhi disent. I n'mettent rin su lou clos, point d'épandége, point d'zote, point d'traitous, et d'aot pochonnées. Y mettent jus du fumië.
- Ben alors, den not' qhourti. J'mettons jus lé jeû d'not faosse qhe j'vide deü fa l'an. J'fésa du bio sans l'sava.
- J'mé disa aosi. Dé fa qhand j'passe sé ta... Tu n'traites jamée?
- Jamée. J'méts seulment c'qhi sort de not fouérou.
J'fé du bio, j'té dis. Tiens, j'avons pllein d'salad astour. T'en veûx ti un ptit?
- Euh... D'la salad dé ton qhourti?
- Yan! Pa. E d'la bonne, ben ghrâsse..
- Nenni. J'n'en veûx point. J'en avons assë sé nous.
- Tu fais d'la bio ta aosi.
- euh... Yan ma fa. Mey point vrément qhom ta....
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Bon, ben à la r'voéyure.
Portez vous ben dica là.
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Lire la page de Toine : Rformë
Lire la page de Toine : Le désert médical
Lire la page de Toine : La paperasse
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Vot compernéouére ét un ptit enqhrassée.
Vlà l'histouére en français. |
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- D'où viens-tu comme ça, Matao. Je ne te voyais pas. Je me demandais où tu étais. Il n'y avait personne pour parler avec moi..
- J'étais au bourg, c'est le marché aujourd'hui. Rosalie a voulu y aller. Elle devait s'acheter une tenue quelconque pour aller au mariage de notre neveu Bernard..
- Je croyais qu'il était marié..
- Oui, déjà deux fois. Les jeunes maintenant ça change de femme comme de chemise. Ce n'est pas comme autrefois. Zalie et moi, bientôt 60 ans que nous sommes mariés.
- Est-ce qu'ils font encore un grand mariage?
- Oh non. Nous sommes combien... 30 peut-être. Mais on va faire la fête toute la nuit. Quand je dis "on va", ce sont les autres, pas moi ni Zalie. Les jeunes... Pour nous l'âge est là, mon pauvre Toine.
- Qui avez-vous vu au marché?.
- Pas grand monde. Je ne connaissais personne. Il y avait des Parisiens en vacances et puis d'autres gens d'ailleurs. C'était une sorte de foire. De la marchandise ça il y en avait. Mais des habits, pas beaucoup. Zalie a eu du mal à trouver une robe pour le mariage...
- Mais alors qu'est-ce qu'ils vendaient?
- Des légumes, des poireaux, des patates, des navets, est-ce que je sais moi. Des pommes, des poires, des cerises, des noix. Des fromages aussi, des oeufs, des mottes de beurre. Il y avait des tas de marchandise.
-
Et les gens achetaient?
- Bien sûr! Ils faisaient la queue! Les Parisens ils me font bien rigoler.
- Pourquoi donc?
-
Je les entendais demander aux vendeurs. "Est-ce qu'ils sont beaux vos fromages". Ils voyaient quand même bien s'ils étaient beaux ou pas. Et puis le vendeur n'allait pas leur dire "Pas du tout, ils ne sont pas beaux, ils sont vraiment moches. Ils sont dégoûtants."
- Ah, Ah, Ah! C'est toi qui me fait bien rire, Matao!
- Pourquoi donc? Qu'est-ce que je t'ai encore dit?
- Ils ne demandaient pas s'ils étaient beaux! Ils voulaient savoir s'ils étaient BIO. Tu entendais bien que ce n'était pas la même chose quand même!.
- Eh bien, les gens de la ville... ils parlent bizarrement. Ils ont une sorte d'accent. Parfois je ne comprenais rien de ce qu'ils disaient.
Ils ne peuvent pas parler comme tout le monde? Mais leur bio là. Pourquoi en veulent-ils tous?
- C'est naturel disent-ils. Ils ne mettent rien sur leurs champs, pas d'épandage, pas d'azote, pas de traitements, et d'autres choses en sac. Ils ne mettent que du fumier.
- Eh bien alors, dans notre jardin, Nous ne mettons que le jus de notre fosse que je vide 2 fois par ans. Je faisais du bio sans le savoir.
- Je me disais aussi... Des fois quand je passe chez toi... Tu ne traites jamais?
- Jamais. Je méts seulement ce qui sort de notre derrière.
Je fais du bio je te dis. Tiens, nous avons plein de salade maintenant. Tu en veux un peu?
- Euh... De la salade de ton jardin?
- Oui bien sûr. C'est de la bonne, bien grasse.
- Heuh.. Non, je n'en veux pas. On en a assez chez nous.
- Tu fais du bio toi aussi.
- euh... oui ma foi, mais pas vraiment comme toi.... |
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A rvéye dica la permiére peige |
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